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Bien que le Soleil ſoit ſous l’Onde,
Par ta grace il void tout le monde
Ainſi qu’à la clarté du iour.
Il court ſoudain toute la Terre
Et trouue mille objects d’Amour,
De chaſſe, de paix, ou de guerre,
Reſſentant ſelon tes deſirs
Des maux feints, ou de faux plaiſirs.

Par ta faueur i’ay veu Clymene
Mais plus belle & moins inhumaine
Qu’elle n’auoit iamais eſté.
Rien ne marchoit deſſus ſes traces
Pour tenir l’œil ſur ſa beauté,
Qu’Amour, la Ieuneſſe, & les Graces
Et mille autres diuins appas,
Qui vont touſiours deuant ſes pas.

Auec vn ſouſris qui ſe iouë
Dans les follettes de ſa iouë,
La Belle m’a tendu les mains :
M’a dit d’vne voix angelique,
Quite tous ces ſoins inhumains
Et cette humeur melancholique,
Tes iours de larmes ſont passez
Et tous tes vœux ſont exaucez.