Roger et ses compagnons furent logés au palais. Mais, bien que les lits fussent confortables, ils dormirent mal. Car des bruits inquiétants se faisaient entendre dans les couloirs tortueux du sérail. Et par moments on percevait le sifflement d’un cimeterre que quelque homme de garde aiguisait sur une pierre polie.
Le lendemain, l’iman fit venir Roger et lui dit ces paroles :
« Tu ne quitteras pas mon pays sans en emporter un souvenir durable. Je donne aujourd’hui une grande fête en ton honneur. Et je t’ai réservé une surprise ».
Ils se rendirent tous dans une large plaine où des estrades officielles étaient dressées. L’iman y prit place, ayant à ses côtés le coudak, chef de la marine marchande, et le goulayeb, aseptiseur des cure-dents royaux.
On avait tracé un chemin au milieu de la plaine, et tous les cent mètres environ, le long de ce chemin, se dressait un goubaï (mât de couleur verte surmonté d’un croissant d’or).
Un vadaï (capitaine) amena à Roger un cheval arabe, richement caparaçonné.
— « Tu vas, si tu veux, dit l’iman, enfourcher ce cheval, et, au signal que je donnerai, partir au galop sur ce chemin. Après