Page:Tristan Bernard - Contes de Pantruche.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

coupé court à l’incident, en disant à son maître : Sire, votre majesté est mal culottée. Mais saint Éloi et ses amis politiques grossissaient désormais le parti des mécontents. On put lire en grosses lettres sur les manuscrits de parchemin qu’on vendait le soir, au coin des rues :

UN SCANDALE AU PALAIS

UNE MAJESTÉ MAL CULOTTÉE

IV

L’affaire suscita une grosse émotion dans les cercles. Naymes de Montmartre, Ogier du Vexin et Charibert de Monsouris l’apportèrent à la tribune.

Mais, après discussion, la majorité servile déclara que, « confiante en la bonne tenue de l’Exécutif », elle passait à l’ordre du jour.

V

— Soit ! dit saint Éloi. Les voies parlementaires ne nous mènent à rien ; essayons d’autre chose.

Des maisons et des palais, enflammés par une poudre magique, s’effondrèrent ou volèrent en éclats.

— Je suis un bon roi, dit Dagobert. Pourtant, l’intimidation, ça ne prend pas avec moi.

Et, enhardi par ses conseillers, non content de laisser sa culotte telle, il retourna sa veste, son bonnet royal et ses pantoufles.