Les aimables Causeurs des salons
Je venais de faire représenter à l’Ambigu mon grand drame en six actes : Le Secret du Marchand de gaufres. J’avais donc maintenant un petit renom dans le monde littéraire. Aussi, ne m’étonnai-je point quand mon ami Z…, délégué par la comtesse de Bonnepoire, me demanda de bien vouloir accepter à dîner chez cette noble dame, le samedi de la semaine qui suivrait.
Dîner chez la comtesse de Bonnepoire, en compagnie d’écrivains réputés, de notables médecins et de distingués hommes de guerre, c’était pour le petit renom dont il est parlé plus haut une véritable consécration.
— Heu ! fis-je, pour ne pas accepter trop vite. La semaine prochaine, je serai bien pris.
— C’est comme vous voudrez, répondit Z… Mais il me semble qu’un bon dîner, un cachet de quarante francs et des cigares à discrétion, ça n’est jamais à dédaigner.