d’Ermepachy ne se souviendra des services pécuniaires rendus au comte de Draguignan. »
Ayant suffisamment voyagé, il acheta un cabinet d’affaires et s’établit à Paris.
Bien qu’il affecte un élégant nonchaloir, Le Blafard est un homme d’action, qui se préoccupe avant tout de vendre la peau de l’ours et d’en toucher le montant. Si la Providence veut que par la suite l’ours soit mis par terre, il est toujours temps de trouver un second acquéreur.
II
Par un beau matin de mai, comme il côtoyait le Code en compagnie d’un ami, il vit venir à lui un homme intelligent qui lui proposa une grande entreprise : la vente en gros des poissons des grands lacs d’Afrique.
Le Blafard eut tôt fait d’installer, en plein boulevard, une superbe boutique où, chaque matin, des brochets, des carpes, des tanches, amenés vivants dans des caisses d’eau douce, étaient exposés à la devanture. Les poissons des grands lacs d’Afrique ressemblent d’ailleurs beaucoup à ceux de la Marne.
On prépara pour l’émission une belle liste, où figuraient des chevaliers, des officiers, et même des commandeurs d’industrie. Le Blafard résolut, à ce propos, de se procurer le ruban rouge.