vermine possible dans la banlieue pour le repeuplement des bancs du boulevard.
Ses cheveux étaient plus touffus et plus enchevêtrés que les hautes herbes de la prairie. Il ne lui manquait cependant qu’un peu d’argent, un peu d’éducation et de la propreté pour être un vieux gentleman respectable.
Il était fils de ses œuvres et avait mis quarante-deux ans à apprendre à lire. Et encore n’arrivait-il qu’à épeler. Les seuls mots qu’il lut jamais couramment furent : Tabac, vins, liqueurs, et : Poste de Police.
La veille de l’audience, quand je vins le voir pour la dernière fois, il me tendit un petit livre qu’il avait sur lui. Cela s’appelait : les Variétés amusantes. Il me pria de lui lire l’histoire de Phryné devant ses juges, qu’il n’avait pas très bien comprise, et qu’il écouta avec la plus scrupuleuse attention.
— Alors ils l’ont acquittée ? me demanda-t-il.
— Ils l’ont acquittée.
— Bon à savoir, reprit-il. Je vas faire comme elle. Demain, à l’audience, j’vas me mettre nu.
J’eus toutes les peines à l’en dissuader. Il tenait à son idée.
Je rentrai chez moi pour achever ma plaidoirie. Quelque