Ces renseignements obtenus, la veuve Amédée, que les esprits travaillaient, parut soudain défaillir et promena autour d’elle des yeux égarés. Elle eut encore assez de force pour me prier de m’asseoir auprès d’une petite table.
La lumière s’éteignit et des mains me garrottèrent dans l’ombre. Deux ou trois minutes s’écoulèrent.
Puis, j’entendis de faibles gémissements. Une blanche clarté prit une forme dans un angle de la pièce. Et je distinguai bientôt, à quelques pas de moi, une dame bien bâtie, pourvue d’un grand nez et coiffée de cheveux blancs crespelés. Cette dame me dit d’une voix chantante : Bonjour, cher enfant !
Je pensai alors que cette personne de forte structure pouvait bien être la tante Coromandel, que son séjour dans l’autre monde avait changée considérablement, modifiant par des influences funèbres jusqu’à la forme de son nez, qui, d’humblement camard, était devenu impérieux et crochu.
Nous entamâmes, le fantôme et moi, une conversation assez banale. Je demandai à la tante Coromandel si elle se plaisait dans l’autre monde. Elle me confessa qu’elle y était mystérieusement tracassée par des embarras d’argent. Elle me demanda donc de lui prêter cent vingt-cinq francs, que je dus déposer à