— Je blague ? dit Arabin.
Et il retira, non sans peine, son faux nez et sa fausse barbe dont les élastiques s’accrochaient à ses oreilles.
— C’est bien lui ! s’exclamèrent Cerneaux et Louffeuil.
Ils poussèrent un éclat de rire énorme.
Pierre Arabin se contenta de cette manifestation.
— Pourquoi n’as-tu pas dit ça plus tôt, dit Cerneaux. On aurait rigolé au bal.
— Il faut aller chez Alice, dit Louffeuil.
Mais Alice n’était pas chez elle. Et, chez Jeanne de Meung, on ne leur ouvrit pas. Aussi furent-ils réduits à errer dans les maisons amies où malheureusement, la nouvelle de la mort d’Arabin n’était pas encore répandue.
Partout, il faisait le récit de son aventure. Mais, alors que certaines de ces dames l’écoutaient complaisamment, d’autres semblaient distraites, et la plupart disaient : « Tu n’as rien de plus gai à nous raconter ? Tu ferais mieux de payer une bouteille de champagne. »