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un joli site, aéré et salubre ; la terre devra en être très bonne. — 3o Il faut qu’il s’y trouve de l’eau courante.


V. — Construction des Palais.

38. Nous sommes arrivés à une époque où, de progrès en progrès, l’état social marche à une complète transformation. — La construction des palais de l’UNION OUVRIÈRE ne doit pas être d’une solidité à durer des siècles — L’essentiel est que les palais soient construits de manière à offrir à la fois : 1o salubrité sous le rapport de l’espace, du jour, du soleil, de la ventilation et du chauffage ; — 2o commodité sous le rapport de la facilité et de la promptitude de communication entre les divers corps de bâtiments ; — 3o à l’intérieur, des logements commodément distribués pour les vieillards, les employés et les enfants ; — 4o à l’extérieur, des ateliers, des écoles et des salles d’exercices, et enfin une ferme et toutes ses dépendances en rapport avec les besoins de l’agriculture. — Il est urgent que le palais soit alimenté d’eaux abondantes, afin d’y maintenir constamment une propreté rigoureuse. — L’architecture de ce palais doit être d’un aspect noble mais simple. Il doit présenter, par l’élévation de son style et la beauté de ses ornements, un ensemble artistique, harmonieux dans toutes ses parties. — L’architecte doit avoir constamment à la pensée que les enfants élevés dans ces palais sont destinés à construire eux-mêmes des palais pour loger l’humanité ; — qu’ils doivent devenir des artisans-artistes, et que, pour atteindre ce but, il faut, dès leur jeune âge, impressionner leur cœur, leur imagination et leurs sens par là vue du beau. — Rien ne réussira mieux à faire naître en eux le goût des arts, la passion du beau, que de vivre