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femme (comme on ne manquera pas de m’en accuser) que je vous dis de réclamer des droits pour la femme : non vraiment. — D’abord, avant de discuter sur sa supériorité, il faut que son individu social soit reconnu. — Je m’appuie sur une base plus solide. — C’est au nom de votre propre intérêt à vous, hommes ; c’est au nom de votre amélioration, à vous, hommes ; enfin, c’est au nom du bien-être universel de tous et de toutes que je vous engage à réclamer des droits pour la femme, et, en attendant, de les lui reconnaître au moins en principe.

C’est donc à vous, ouvriers, qui êtes les victimes de l’inégalité de fait et de l’injustice, c’est à vous qu’il appartient d’établir enfin sur la terre le règne de la justice et de l’égalité absolue entre la femme et l’homme.

Donnez un grand exemple au monde, exemple qui prouvera à vos oppresseurs que c’est par le droit que vous voulez triompher, et non par la force brutale ; vous, cependant, 7, 10, 15 millions de prolétaires, qui pourriez disposer de cette force brutale !

Tout en réclamant pour vous la justice : prouvez que vous êtes justes, équitables ; proclamez, vous, les hommes forts, les hommes aux bras nus, que vous reconnaissez la femme pour votre égale, et qu’à ce titre, vous lui reconnaissez un droit égal aux bénéfices de l’UNION UNIVERSELLE DES OUVRIERS ET OUVRIÈRES.

Ouvriers, peut-être que dans trois ou quatre ans vous aurez votre premier palais à vous, prêt à recevoir 600 vieillards et 600 enfants. — Eh bien ! proclamez par vos statuts, qui deviendront VOTRE CHARTE, proclamez les droits de la femme, à l’égalité. Qu’il soit écrit dans VOTRE CHARTE qu’on admettra, dans les palais de l’UNION OUVRIÈRE, pour y recevoir l’éducation intellectuelle et profes-