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tous, ne peut se transformer entièrement que par le consentement de tous.

Ainsi, pour établir le règne de Dieu et la richesse de tous, il ne faut rien prendre à personne, mais chacun peut donner ce qu’il a.

La communauté serait établie sur toute la terre, et un seul riche s’excommunierait lui-même parce qu’il voudrait garder ses biens ; il en aurait le droit, et l’on devrait respecter tout ce qui serait à lui !

Seulement on le regarderait comme un mauvais frère, et on l’inviterait à rentrer en lui-même. On lui ferait tout le bien qu’on pourrait pour lui donner un salutaire exemple, et à la fin, sans doute, il en serait touché.

Toutefois, ne perdons pas l’énergie de notre âme dans des rêves, et ne bâtissons pas notre communauté au pays des chimères.

On peut transformer la propriété, mais on ne peut abolir la possession.

Seulement la possession doit être réglée par des lois communionistes, si l’on veut me passer ce mot qui exprime seul ma pensée.

La loi devra régler l’usage de la possession et en proscrire l’abus. Tous se devront à tous, et la société surveillera le besoin, pour le prévenir, avec autant de soin qu’elle surveille à présent les