Page:Tristan - L’émancipation de la femme, 1846.pdf/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.
73

rir la paix au nom de la justice ! Si jamais il doit lutter encore, du moins le peuple, instruit par la triste expérience d’une révolution avortée, n’ensanglantera plus sa victoire ; car toute vengeance est absurde, et toute pénalité est vicieuse.

Ceux qui font le mal sont des malades dans l’ordre moral. Or, on ne s’irrite pas contre les malades et l’on ne cherche pas à les faire mourir ; on les soigne et on les guérit.

Quand les hommes seront plus sages, la pénalité sera remplacée par l’hygiène morale, et les criminels seront traités dans des hospices spéciaux comme des aliénés ou des enfants malades !

Croyez-vous que, sciemment et volontairement, l’homme puisse jamais choisir le mal, lorsqu’il pourrait faire le bien !

Ce sont les infirmités de l’intelligence qui dépravent la volonté et lui font faire un mauvais choix en la leurrant par l’attrait d’un faux bien !

Tout péché est une chute pour l’âme ! Et la société est une mère brutale et inintelligente quand elle punit ses enfants d’être tombés.

Il faudrait, au contraire, leur tendre la main, les relever et les guérir.

La société devrait prendre le deuil quand le frère a tué son frère, et il faudrait expier ce for-