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Nous n’avons plus à craindre la fourberie des mauvais prêtres, nous ne croyons plus à une révélation aristocratique confiée par miracles à des privilégiés.

Nous ne cherchons pas Dieu hors de l’humanité ; il est en nous et nous sommes en lui ; il se révèle dans le développement des deux facultés de notre âme : l’intelligence et l’amour. Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu, a dit le Sauveur.

Conçu par l’intelligence, son culte intérieur est la philosophie ; rêvé par l’amour, il s’appelle religion.

Or, la religion est une et multiple comme la pensée humaine, étendue jusqu’à l’infini par les aspirations de l’amour. Elle a germé dans l’humanité comme un arbre superbe qui a eu son développement et ses phases ; les fables gracieuses de l’Hellénisme ont été les fleurs de cet arbre chéri des poëtes, et les dogmes chrétiens en ont été les fruits.

Orphée, Confucius, Socrate, Platon ont été, comme Moïse et Jérémie, les précurseurs de l’Homme-Parfait, du Verbe incarné, de l’Homme-Dieu.

Pourquoi l’idée d’un Homme-Dieu rebuterait-elle votre raison ? Ne sommes-nous pas tous par-