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Dieux est simple et unique en trois termes, comme l’humanité, son image.

Il y a en lui le principe générateur, le principe qui conçoit et enfante, et l’enfantement formulé qui est le monde.

Le principe générateur est intelligence et amour ; le principe qui conçoit est activité et force, et le résultat de son opération s’appelle les lois de la nature.

Dans l’humanité il y a le père, la mère et l’enfant.

Dieux est à la fois le père et la mère, et le monde qui s’agrandit et se perfectionne sans cesse dans le sein de Dieux est comme l’embryon merveilleux de cette génération éternelle.

Il se révèle à notre intelligence comme le soleil à nos yeux, et à notre cœur comme la chaleur à nos membres.

Mes frères les parias, croyez en Dieux, car, sans lui, l’appétit de la brute seul doit être la règle, et la force doit faire la loi.

Quoi ! vous dites que les hommes sont frères, et vous reniez le père commun des hommes !

Mais s’il n’y a ni Dieu ni révélation, comment saurez-vous le degré de fraternité qui peut exister entre des êtres si différents, entre le fort et le faible, entre l’homme rusé et le pauvre idiot ?

Est-ce que l’un ne semble pas fait pour com-