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Oui, voilà, le grand malheur des classes souffrantes : c’est que le pauvre méprise le pauvre et se fait le servile admirateur du riche qu’il déteste et qu’il envie !

Et de quel droit, misérables envieux, voulez-vous dépouiller le riche, vous qui, à sa place, seriez plus durs et plus insolents que lui ?

Il a gagné ses richesses par la fraude, je le veux, héritier des voleurs, il est lui-même sans conscience : cela peut être. Mais vous, de quel droit voulez-vous le supplanter par la force ?

Est-ce que le brigand qui égorge est préférable au fripon qui fraude ?

Frères qui voulez la communauté entre les hommes, vous voulez ce que le Christ lui-même a voulu.

Mais sachez que la communauté du Christ doit avoir pour fondement le triomphe de la justice et non la réaction des passions brutales.

Avant de songer à combattre pour la liberté, méritez le nom d’hommes libres !

Soyez un peuple si vous voulez avoir des droits à la souveraineté du peuple.

Soyez un peuple, et vous verrez s’il y aura des tyrans qui puissent tenir devant vous ! Quand un peuple vraiment peuple est debout