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différence ; j’ai cru et j’ai réalisé des ressources pour mon œuvre, et vous oseriez dire, parias, mes frères et mes sœurs, qu’il est impossible de vous sauver !

Vous pourrez quand vous voudrez, vous voudrez quand vous croirez, et vous croirez quand vous aimerez !


XI

La Liberté


Le despotisme a été l’émancipation violente de l’aristocratie. La force brutale, lorsqu’elle veut se faire libre, asservit nécessairement les faibles, et le tyran est celui qui s’affranchit des devoirs d’homme pour donner à ses passions un essor effréné. La fausse liberté est donc sœur de la tyrannie, et la licence veut nécessairement des esclaves parce qu’il lui faut des victimes.

Or, tant que les passions brutales se disputeront le droit à la licence, il n’y aura pas de liberté possible sur la terre.

L’aristocratie, c’est à dire l’égoïsme de la domination, n’est pas seulement le partage des grands ; elle ronge aussi les entrailles du peuple et se trahit par des cris de rage et d’envie !