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déceptions des sens, elle s’élance infatigable et brûlante d’amour vers les caresses de la beauté éternelle, et aucun travail, et aucun sacrifice, et aucune douleur ne lui semblent trop pénibles pour les obtenir et les mériter.

Si l’homme pouvait réellement résister à Dieux, Dieux, en lui donnant ce pouvoir, se serait donné à lui-même un démenti éternel !

L’homme peut faire ce qu’il veut, mais il ne choisit pas ses vouloirs. C’est l’attrait qui les détermine ; or l’attrait vient de Dieu.

Les erreurs mêmes de l’homme sont providentielles ; il faut le relever et non le punir lorsqu’il tombe ; il faut l’instruire lorsqu’il s’égare et non le rendre responsable de ses erreurs.

Et si l’homme qui n’a pas fait son semblable est téméraire de le punir, comment voulez-vous que Dieu venge sur son ouvrage même l’imperfection de son ouvrage ?

Ce qu’on appelle dans l’homme le libre arbitre n’est pas une liberté réelle, autrement il choisirait toujours le bien.

Est-ce qu’il est naturel de vouloir le mal ? C’est toujours l’attrait d’un bien qui détermine le choix de l’homme ; or le bien qu’il préfère est en raison du plus ou moins de justesse dans ses perceptions.