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Ainsi les anges déchus servent d’exemple aux anges fidèles, et sont ainsi les martyrs et les parias de la société céleste.

Mais écoutez la parabole de l’enfant prodigue, et comprenez pourquoi le père de famille comble de toutes ses caresses et de tous les honneurs de sa maison celui qui a péché, lorsqu’il revient enfin de lui même, vaincu par les souffrances et touché par le repentir !

Eh bien, il faut donc renoncer à la bonté de Dieu, ou croire que les parias du ciel seront un jour des princes et des rois parmi les anges. Car Dieu ne les avait pas créés mauvais ; si donc l’orgueil les a entraînés à la révolte, c’est que Dieu leur avait donné cet orgueil qui est une noble aspiration à la gloire.

Or Dieu ne donne des désirs que pour les satisfaire ; il ne donne soif qu’à ceux qu’il veut désaltérer.

Quand la soif de l’orgueil a tari les sources de la vanité, elle se retourne haletante et éperdue vers l’océan intarissable de la gloire.

Quand la soif des richesses a été trompée par les périssables trésors de la terre, elle convoite les mines inépuisables de l’or céleste et de la charité divine.

Quand la soif des voluptés a été irritée par les