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On s’indigne de voir entre Caïn et Abel une femme qui leur tend également la main et qui cherche à les rapprocher en leur disant : Vous êtes frères !

On frémit et l’on s’irrite dans les deux camps de voir une main qui bénit les deux drapeaux ennemis et qui cherche à les réunir ! Qui êtes-vous, demande le petit nombre de ceux qui daignent compter une femme pour quelque chose ?

Êtes-vous démocrate ou absolutiste ? philosophe ou fanatique ? catholique ou protestante ?

— Frères, je veux la liberté du peuple sous le règne absolu de la justice.

Je veux une philosophie religieuse qui concilie à jamais la raison avec la foi.

Je veux le triomphe de la vérité universelle par la protestation contre les mauvais prêtres qui l’outragent et la tiennent captive.

J’adore le Christ, mais je veux le détacher de la croix et le faire monter à l’empire avec le globe de Charlemagne et l’épée de Napoléon ;

Parce qu’un chef cloué par les quatre membres ne peut rien faire pour nous sauver.

Je veux le mariage du Christ avec l’épouse du cantique.

Je veux mon Christ victorieux tel que nous le fait voir saint Jean dans l’Apocalypse, avec sa