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Lucifer, l’ange du génie et de la science que les superstitions du moyen âge avaient relégué sur le trône des enfers, délivré enfin avec la conscience humaine, remonte triomphant vers le ciel, avec son étoile sur le front, et dans la main droite ce flambeau qui ne s’éteint pas.

Le Saint-Esprit a maintenant aussi, comme le Père et le Fils, une figure humaine pour être invoqué par les hommes, et la colombe symbolique a replié ses blanches ailes.

L’esprit d’intelligence et d’amour doit se manifester maintenant au monde sous les traits jeunes et souriants de Lucifer !

L’intelligence est affranchie, elle sort victorieuse des abîmes de la réprobation, et elle amène par la main l’ange gracieux de l’amour qui pour un temps avait été banni avec elle.

Car Lucifer n’avait pas été réprouvé seul, et il avait entraîné une douce compagne dans sa chute.

Lorsque le Père des êtres proféra cette parole : Que la lumière soit ! son regard s’illumina de gloire.

Les rayons de son diadème se détachèrent de son front et tombèrent autour de lui comme une pluie d’or.

Puis chaque goutte de lumière prit une forme inconnue au ciel et devint un ange.

Mais un esprit plus beau et plus grand que les