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souffrent ! Qu’il soit proscrit comme il proscrit ceux qui pleurent !

Notre Dieux à nous, pauvres parias, c’est la justice éternelle ! Et nous savons qu’elle viendra quand votre temps sera passé.

Sans doute un ciel désert nous semblerait préférable à votre Divinité horrible, mais nous savons qu’il n’y a point de vide dans l’infini, et parce que nous croyons à l’être par le mouvement et par le mouvement à la vie, et par la vie au progrès, et par le progrès à l’avenir, nous savons qu’il y a un Dieux !

Oui, c’est pour les parias qu’il y a un Dieux dans le ciel : il s’appelle avenir, il s’appelle justice, il s’appelle tout à la fois miséricorde et vengeance, car il pardonnera et il punira !

Oh ! croyons en lui, pour nous unir dans une même foi et pour être forts ; car la foi seule est forte et c’est pourquoi on dit qu’elle sauve.

Croyons qu’il nous aidera, si nous nous aidons nous-mêmes ; croyons qu’il nous sauvera, si nous voulons tous ensemble énergiquement nous sauver !

Femmes, mes sœurs, ne restez plus oisives dans le combat qui se prépare car ce sera le plus aimant qui vaincra !

Certes, je ne vous appelle pas à l’oubli du de-