Page:Tristan - L’émancipation de la femme, 1846.pdf/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.


PRÉFACE.


Que faut-il donc faire pour émouvoir cette génération corrompue ? Jusqu’où faut-il plonger le fer pour trouver les chairs vives au fond de cette gangrène qui s’en va en putréfaction ?

Au nom de ceux qui souffrent, au nom de ceux qui ont faim, au nom de ceux qu’on tue lentement, au nom de ceux qui se vendent pour un morceau de pain souillé de boue, au nom de ceux qui, comme les animaux les plus immondes, sont forcés de se disputer une vile pâture dans les égoûts du crime ;

Au nom des pauvres femmes qui sont tarifées comme de la chair à débauche dans les boucheries de la prestation et qu’on appelle filles de joie, parce que, comme aux reprouvés du Dante, les larmes se sont à jamais glacées dans leurs