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— Avez-vous vu la captieuse douceur de ses magnifiques yeux noirs ? sa main d’ivoire antique faite à désespérer le ciseau de Phydias ? sa plantureuse et luxuriante chevelure que le temps jaloux, semblable à une araignée patiente voudrait enlacer dans un réseau d’argent ? son port de reine, sa parole infaillible, mais complaisante et facile, tomber de, ses lèvres si vermeilles et si pures ? Avez-vous vu Flora dans la coquetterie de son négligé dédaigneux ? Oui, n’est ce pas ? Eh bien alors, je conçois que vous la détestiez de tout votre cœur, mais ne m’en dites pas de mal ; vous êtes partie intéressée. Si vous ne l’avez pas vue… ma foi, tenez, n’en parlons pas en poltron, je vous plains.

Il y a de l’étoffe dans cette femme ; c’est une grande et magnifique nature que l’opinion devrait diriger et non pas flétrir. Mais, race étiolée que nous sommes, nous avons peur des natures fortes comme les écoliers paresseux ont peur de leur maître, et nous avons plus tôt fait de les crayonner furtivement en caricature derrière une porte que de profiter de leurs enseignements.

Les ouvrages de madame Flora Tristan sont : 1o les Pérégrinations d’une paria, histoire des voyages de l’auteur au Pérou, que l’on retrouve assez dans son ouvrage pour qu’on n’ait pas le