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scrupule judaïque dans la multiplicité des vaines observances, estime démesurée de soi-même et de la coterie dont on fait partie, mépris profond pour tout le reste, y compris l’honneur, le patriotisme, l’amour de la famille, et surtout l’amour de l’humanité. Voilà le caractère de ces hommes et de leurs adeptes.

À l’ombre de ce pharisaïsme peuvent se cacher et grandir les désordres les plus honteux ; les confrères sont assurés du secret, et disposent à leur gré du trésor des indulgences plénières.

Ils ne savent pas ce que c’est qu’un procédé honnête. Aussi sont-ils fort étonnés de s’entendre reprocher les moyens qu’ils emploient pour parvenir à leurs fins si pieuses et si méritoires.

Voilà les hommes qui perdent le catholicisme et fomentent encore, à notre époque, des guerres de religion !

Ce sont eux qui croient retenir la vérité captive, et qui pensent avoir éternisé la durée de leur dogme parce qu’ils l’ont décharné comme un squelette et endurci comme un fossile.

Ils ne savent pas, ces conservateurs de momies, que, pour être immortelle, une religion doit d’abord être vivante !

Aussi le Verbe de Dieu s’est retiré de ces hommes comme la parole s’en va de ceux qui meu-