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quête de l’esprit humain à laquelle personne ne doit attenter. C’est un symbolisme qu’on peut et qu’on doit expliquer, mais auquel il n’est permis de rien changer.

L’Église a été infaillible dans la construction de ce grand monument hiéroglyphique ; elle en a déterminé tous les signes du consentement de la société dont elle était la mère ; or, maintenant que l’édifice du dogme est achevé et que l’Église n’a plus rien à décider, pourquoi demandez-vous si elle est encore infaillible ?

Pendant un temps, les pontifes de Rome furent des protestants sublimes qui luttaient pour les peuples contre les rois, et qui opposaient seuls une digue aux empiétements effrénés du despotisme des empereurs.

Si maintenant le pape fait défaut à la cause populaire, c’est que le peuple, sans doute éclairé maintenant sur ses droits, n’a plus besoin du pape pour les défendre.

Le pontife de Rome n’est plus qu’une grande ombre du passé et un souvenir vénérable ; c’est le vieil architecte du temple qui n’a plus rien à faire parce que le temple est bâti.

Maintenant, c’est inutilement qu’on veut matérialiser le culte et immobiliser les symboles ; le germe de vie les travaille, et tandis que les prê-