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entre les mains de ſon fils propre, que non pas de ſon gendre le fils de Taico, qui fut vn iuſte iugement de Dieu, lequel permit que ceſtui-cy fiſt au fils de Taicotama, ce que ſon pere meſme auoit fait au fils de Nobunanga. A ceſt effect ce tuteur, qui depuis long temps auoit eſté appellé Cubo (c'eſt le nom d'vne grande dignité) par le grand Preſtre des Idoles, qu’ils nomment Dairi, fit venir ſon fils en la ville capitale de Meaco, pour luy bailler ceſte meſme dignité. Le fils eſtoit pour lors biẽ loin à l’autre extremité du Iapon, lequel ſe doutant de ſedition ou reuolte du païs, fait vne armée de 70. mille hommes, auec laquelle il vient trouuer ſon pere à Meaco, qui luy vint au deuant auec autres 30.mille cõbatans, & ainſi demeure le fils de Taico, deſpouillé & forclos à perpetuité de l'eſperance du Royaume, experimentant combien eſt fragile, vaine & inconſtante la grandeur & la ſuperbe mondaine. Quãt à la Chine, voicy tout ce que nous en ſçauons de remarquable, nos Peres ont eſté, par Edict du Roy, declarez naturels & regnicoles, auec puiſſance de baſtir des maiſons, d’acheter, poſſeder, tout ny plus ny moins que s’ils eſtoiẽt Chinois. Au moyen dequoy ils ont deſia achepté en la ville Royal-