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la mer, ne l’auoit peu jamais rencontrer. Toutes ces choſes oüies, on ſort de là à grand haſte, & vient-on le 13. d’Aouſt, à ſix lieuës de Malaca, où ils veirent vne nauire Hollandoiſe qui faiſoit le guet, à fin que d’auſſi toſt qu’elle auroit veu la flotte du Vice-Roy, elle en donnaſt aduertiſſement pour auoir du temps de plier bagage, & de remettre les canons dedans les nauires. Comme donc elle euſt apperceu l’armée des Portugais ſoudainement guindant les voiles, elle va à grand erre vers Malaca, ſans que jamais celuy qu’on auoit enuoyé courir apres, auec vne nauire de courſe, la peuſt attraper, qui la pourſuiuiſt juſques tout proche de leur armée, en fin il luy fut force de ſe retirer au Viceroy, ſans rien faire, eſtant chaſſé à grands coups de canon de l’ennemy. Le Capitaine Corneille à ceſt aduertiſſement faict promptement ſonner la retraicte, remet les gens dans les vaiſſeaux, laiſſant les barbares bien eſtonnez, auſquels il auoit donnë aſſeurance qu’il emporteroit la Citadelle. Or voicy que le dixneufiéme d’Aouſt le Viceroy paruſt, & le meſme jour à 3. heures apres midy on commença à combattre, la meſlée dura juſques à 7. heures du ſoir, que la nuict demeſla