Page:Trigault - Lettre du R P Trigaut escrite a ceux de la mesme Compagnie, 1609.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous baille la ſanté & la commodité, ie vous eſcriue ce qui ſe ſera faict de nouueau ; pour ce que ie ſçay cela vous eſtre tres-agreable : mais auec ceſte condition, que par contr’eſchãge, vous nous eſcrirez des nouuelles d’Europe, deſquelles tous tant que nous ſommes icy, en ſommes merueillemement deſireux ; & ce ſera aſſez juſques icy de ceſte Prouince de Goa ; en laquelle pour corollaire de tout ce que i’en ay dict, i’adiouſteray, qu’on parle de mettre vne reſidence au Moſambic, pour le ſoulagement des noſtres qui viendront de Portugal, battus qu’ils ſerõt, & rompus d’vne ſi longue & faſcheuſe nauigation. De là on pourra faire des excurſions aux iſles voiſines, & en ceſte vaſte & raſe campagne d’Affrique. Paſsõs à d’autres miſſions qui ſont en la Prouince de Cochin, vers le Midy ; laquelle apres auoir paſſé le cap de Cõmori, comprẽd l’Iſle de Ceylan, la Peſcherie, le Pegu, Biſnaga, Bẽgala, Malaca, & toutes les Moluques ; de tout cela i’en parleray par roolle, ſelon l’ordre des païs. En Calecut depuis que le Zamorin a fait la paix auec les Portugais, il y a eu touſjours deux de nos Peres, nõ ſans vn fruict admirable qu’ils fõt, ſoit pour l’Egliſe, ſoit pour le bien de tout le païs. Ils ſe comportent tout