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d’erreurs, que de dépenses en pure perte n’aurait-on pas évités !

On n’a pas su profiter de cet engouement qui portait les esprits sur les chemins de grande communication ; il fallait, au contraire, l’encourager, le diriger. C’est au passage qu’il faut saisir et utiliser l’enthousiasme populaire, qui se porte vers le bien public ; le moment opportun échappé ne se représente plus.

Honneur donc aux préfets et aux conseils généraux de ces départements qui connaissent si bien les besoins et les ressources de leurs administrés et de leurs commettants : ce sont des administrateurs !

On peut, on doit faire des chaussées avec économie, mais il est de règle rigoureuse de les entretenir assidûment et sans parcimonie ; que leur épaisseur soit forte ou faible, il n’y a pas de viabilité possible sans les soins continuels du cantonnier, sans des amas toujours présents de matériaux, sans leur emploi judicieux, au moyen de chargements partiels, en temps opportun.

Toutes les saisons ne conviennent pas à la construction et à la réparation des chemins, surtout lorsque les travaux s’exécutent en régie, par la prestation en nature, puisque l’expérience de chaque jour démontre que l’emploi de ce moyen ne rend pas le tiers de ce qu’il devrait rendre. Un chemin fait au milieu de l’hiver ne produit que de la boue, au plus fort de l’été, que de la poussière. Les travaux utiles dans notre climat, doivent se faire du 15 février au 15 mai, et du 1er septembre au 15 octobre ; il est déjà trop tard lorsqu’on a laissé passer cette dernière époque. Ce laps de temps dans les deux saisons, suffit en général pour épuiser les ressources de l’année, et si les travaux sont con-