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AZY.

AZY.

AZY.

qu’on m êleavec du blanc de plomb pour 1’em ployer. Lcs Mcdccins n’cmployent quc le na turel.

On dit en proverbe, pbur parier d’une maifon ri chement ornée , que ce n’cft qu’or & a Xur. En termes de Blafon, azur fignific auffi le blcu. L’Ecu de France a trois fleurs de lis d’or cn champ d’azur :c’eft unc coulcur celefte qui eft le fymbole de la juftice. 1’aXur eft marqué dans le Blafon par des hachùrés , ou fimples lignes qui vont de gauche à droit , d’un cöté à 1’äutre de l’Ecu, & font paralleles au chef, ou à la fafce.

AZURE, E e. adj. Quieftpeint d’azur.C4 ruleus. On appelle poëtiquement le ciel , la voute azurée , parcequ’il femble à nos yeux u’il eft d’aXur ; & ilâous paroit tcl, à caufk - í fon grandeloigncmcnt.

Ces v outesclaires , &• folides , Ces beaux cieux au front azuré,

§}ui font dans leur cours mefuré , Et /3 legers &• ß rapides. G o p. En p arlantde lamer, ils difcntauffi lcs Plaines a{urées.

AZY.

AZYG O S. f. m. Terme de Médecine. C’eftle nom q u’ondonnc à une veinequ’on appellcau tremeht fanf-pair, parcequ’elle fe trouve feu lement du côté droit : c’eft letroifiéme rameau du tronc afcendant de la veinc cavc, qui regoit feize rameaux, huit qui lui viennent des huit efpaces deshuit cötes infericuresdu côté droit, & autant dugauche.

AZYLE .Voyez Asylm.

AZY ME .adj. Qui n’eft point fermenté , $ eft {ans levain : tel eftle pain dont onfait dcs Hofties pour confacrer à la’ Mefle. -£*ymus, non fermentatus. LesJuifs étoientfort foigncux pendant leur Fête de Pâques, c’eft-à-dire pen ûant fept jours , de n’avoir cn toutes leurs mai fons qüc despains axymes, &ilsfaifoient Pour ccla de grandes perquifitions, qu’on voit dans de Traité du 1’ain azyme que lc Sr. Compiegne a traduit du Rabbi Mofes , extraitdu Talmud. La difpute des azymes n’eft pointla caufk dc la ruptuare entre les Grecs, & les Latins. Photius avoit rompu avec les Papcs 1 oo. ans avant qu’ellc &clatât. C’eft M. Ccrularius qui pour dela dans I’XI. fiecle excommunia ics Latins. Le P. Sirmond dans une differtation faite ex près, a montré qu’avant le X. fiecle les Latins he s’étoient point fervis d’azymes , & qu’i.s communioiefit avec du pain levé. On eft con venu dans lc Concile de Florence qu’on peut varier fur cette coutumc felon qu’il plait à l’Eglife. L’Eglife Latinc a preferé l’ufage des azy imes parceque J ssus-CH R 1 s r fit la Pâque le jour dcs azymes.

Ce motvientdu Grec 3 ?v ;aG- , finefermento. AZYMITES. f.m.Ceuxquifefcrventde pain non levé. Qui pane non fermentato utun tur. C’eft le nom que M. Cerula :ius donna aux Latinslorfqu’il lesexcommuniadans I’XI. fiecle.

Les Armeniens& les Maronites fe fervent auffi d : pain azyme , ou fans levain dans la celebra tion de la liturgie , de forte que quclques Grecs leur ont donné lc nom d’Azjmites commc l’a Tome1 4

femarqué A brahamEchellenfis dans une lettre } écrivoit de Romc 1’am 1654. au P. Morin e l’Oratoire. Antiquiffimus fuitmos iße apud duas Orientales mationes , nempe M aromitat &• Armentos.Hin£ Azymitæ a qu.bufaam fcrip toribus Gracis diéti &• appellati funt. Il y a neanmoins peu d’apparencc, quc cet ufage foit fi ancien chez ccs dcux nations, principalement chez les Maronites. Car Jean Maron Auteur d’un Commentaire (ur la liturgic dcs Syriens qu’Echellenfis produit pour montrer I’antiqui té du pain azyme chez les Maronites,n’eft pas fi ancien que ce Maronite l’a cru. Le Cardinal Bo naa remiarquéjudicicufemcnt dans fon liv. 1.des liturgics ch. 23. p. 274. que ce liyre de Jean Maron n’a pas 1’antiquité que lui donnoit M. Nairon néveu £ÉÉ II ncfaut que lire cet ouvrage, dit ce f ;avait Cardinal, pour ju ger qu’il á été écritapr&sla difputc dcsGrecs & des Latins fur les pains azymes. Patet autem ex contextu , fcriptum hanc librum ( Maronii ) poft Græcorum fchifma &• poff lites de azymo excitatas

Abraham Echellenfis pretend encore prouver in vinciblement l’antiquité des pains azymes chez lcs Maronites parles conftitutions de cettc Egli fe, qui ont été traduites il ya déja long-temps de Syriaque en Arabe. On lit au chap. 1o. de ces conftitutions, que Jssus-CHR1sr, lorfqu’il inftitua iÉ prit du paim azy me qui étoit fur la table. Maisilcftaifè de ju ger , quc cc mot d’azyme a été ajoüté après coup , & que les Maronites ont cu plus d’égard en cela a cc qui fe pratiquoit alors chez cux qu’à l’inftitution dc j ; sus-C H R 1 s r. Il faut cependant avoüer quc 1’u(age des azymes n’eft pas nouveau tant chez les Maronites, que chez lcs Armenicns , maisil n’eft pasfi ancienique ccs peuples le pretendent. Comme lcs uns & les au tres ont fait diverfks unions avec 1’Eglife Ro maine& en differens temps, ilf* pcut faire qu’ils ayent emprunt&dcs Latins cct ufage. L’Autcur de 1’hiftoire critique de la crcancc des nations duLcvant a faitunc remarqueau ch. 14. de fon livre laquelle merite d’être rapportęc au long, parce qu’elle éclaiicit plufieurs faits qui regar dent les coütumes & ceremonies des Chrétiens du Levant , & principalcmcnt dcs Maronites. fe paffefous filence, È cet Auteur,quelques actes qui me fe trouvent que dams les livres Ara bes , &• qui ont été compofez après la- reüniom des Maronites avec l’Eglife Romaine. Pour peu qu’on ffache l’hiftoire Ecclefiaftique, il fera ai fé dejuger que ces hiftoires m’omt aucumfonde memt aams l’antiquité, & que les Maronites &• les autres peuples, du Levant qui nefontpoimt f ;avans däns la critique de l’hiftoire Eccle ßaftique ont rapporté à des tem* amciens ce qui m’eft em uf ge parmi ewx, que depuis quelques ßecles feulement. C’eft auffi fur ce principe qu’on ne croira pas facilement à l’autorité le j eam Marom dont le Commentairefur la litur gie syriaque de Saimt 74ques n’a f* ; toute Tantiquité qu’om lui attribuê. Car il comtient des faits qùi font pofterieurs de plwßeurs ße cles.

AIDID1T1ON.

ALOGIENS ou ALOGES. Nom que S.

Epiphanc a donné à d’anciens herctiques qui ANTITRINITAIRES,

fioient le logos , c’eft-à-dire fe Verbe parce que ces fe&taires, dit cc Saint Evêque , ne re - ;oivent point lc logos qui a été préché par Saint J ean, on les nommera aelogiens. Ces -alogiens rejettoient 1’Evangilc dc Saint Jean. & méme fes Epitres& fon Apocalypfe. Ils pré tcndoicnt quc tous ces ouvrages avoicnt été fa briqués cfi Afie par 1’hereiiquc Cerinthc qui vivoit en même-tcmps que lui, Pour donner uclque c ouleurà leurs nouveautez, ils di foient que les livres attribuez à Saint J : an nc s’accordoient point avec lcs écrits dcs autres Apötres, aufquels fontentierement inconnu&s ces expreffions , au commencement le verbe etoit, &• le Verbe étoit avec Dieu. Le Verbe a ere fait chair ; il a habité parmi nous , mous avom : vâ fa gloire, & quelques autres exprcffions fem ÉÉÉ qui lui font particulieres.

Saint E piphancqui rapporte ces raifons des 4lo giems h ar.yi. lcur repond judicicufement, que s’ils n’av9ient point d’autres raifons pour s’inf crire en faux contre 1’Evangile de Saint Jean. ils dcvoicnt auffi rejetter les Evangiles deSaint Matthieu, de Saint Marc , & de Saint Luc qui ont fuivila même methode d’écrire, &quiónt chacun quelque chofe de particulier. Leür mc thode , ajoütc Saint Epiphane n’a pas dependu q’eux : Ellevient du Saint Efprit, aùffi bién que lcurdo&rine, cc qu’il explique plusaulong. Il les combat dc plüs par la doéìrinc mémie de Saint Jean qui eft tóut oppofée àcelle de Cc rinthe.Celui-cicreyoitquè]Esus-CHR1sr étoit un pur homme né de £ ; & de Maric. Saint Jean au contraire temόigne dans fon Evangilc , que le Verbe eft de toute eternité, qu’il cft venu du Ciel,& qu’il s’eftfait homme. Cc qui pouvoit fortificr les Alogiens dans leur 9pinions , c’eft qu’il y avoit í. très f ;avans homgcs , & mcmcs très orthodoxes qui croyoicnt que le livre de l’Apocalypfe dónt Saint Jean cft auffi bien 1’Auteur qüé de fon Evangile, étoitveritablement de Cerinthe qui fe vantoit infolemment d’être 1’Apótre de J s § us C H R 1 s r. Outrc Saint Epiphanc confùltez 1’Hiftoire critique du texte du Nouveau Tefta ment chap. 13.

ANOMOEENS.nomdefe&airesquiétoient μne b ranchedes Aricns. Ils furent ainfi appel lez, parce qu’ils ne croyoient pas feulément avec ccux-ci que le Verbc n’étoit point de la méme fubftancéque le Pere ; mais ils avoient encheri par deffüs- lcs Ariens, foutenant qu’il n’étoit pas même femblable à fon Pere. Leur chcffufun certain Diacre nommé A&ius qui s’étoit fort appliqué à la philofophic d’Arifìóte dansla ííAlexandrie. Saint Epiphane par le fortau longdeces Se&aires, hajrej.76. bus le nom

d’4ntitrinitaires on comprendaujourd’huitous les heretiques qui combattent le myftere dcla Trinité, quoiqu’ils foient fort oppofëzentr’eux. Ceft fur cc picd là que Sanditis a compofè fà Bibliothequc des Antitrinitaires ou 1’ontrouve Servet, Socin, & fes Se&taires, dont les fenti mens cependant font contraires les uns aux au tresfur le fait de la Trinité, maisils convien ncnttousen ce qu’ilsne reconnoiffent pour veri table Dicu quele Pere feul. C’eft poürquoy on lesappcllc auffi vnitaires, cc nomilcufcftplus agrcablsquc cclui d’Antitrinitaires. vij,&