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1979 BUV BYS 1980

☞ BUTU, adj. m. Les chévres de la Thébaïde sont grandes comme les nôtres, avec les oreilles de la grandeur d'un chien couchant bien coëffé, le visage très-agréable, avec un nez butu, très-butu comme.... je voudrois bien vous donner une comparaison, mais vous sçavez que nous ne connoissons point de nez de perroquet. Abbé de Chaulieu, p. 241. du 2. tom. de ses œuvres in-8o, Amst. 1733.

BUTURE, s. f. Terme de Chasse, qui se dit quand la jointure au-dessus du pied du chien grossit de telle sorte, qu'il lui tombe des glaires qui le rendent boiteux : ce qui arrive souvent par quelque pointure d'épine. Tumor.

BUTYREUX, euse, adj. Terme de Médecine. Quod ad butyri naturam accedit. On distingue dans le lait trois parties ; la butyreuse, qui est la grasse dont se fait le beurre : c'est, dit M. Dionis, la crème, & ce qu'il y a d'onctueux qui s'élève au-dessus du lait ; la séreuse, qui est le lait clair ; & la fromagère, qui est la plus crasse & la plus sèche.

BUV.

BUVABLE, adj. m. & f. Qui se peut boire. Ce vin-là sera bon, mais il n'est pas encore buvable.

☞ BUVANDE, s. f. A la Campagne on appelle ainsi la liqueur qu'on exprime du marc du raisin, quand on en a tiré le vin. On verse sur le marc de l'eau, on fait agir le pressoir, & la liqueur qu'on en exprime s'appelle buvande, parce que les gens de la campagne en font leur boisson. Les Villageois font aussi de la buvande, en mettant dans une barique des raisins, cormes, pruneaux, pommes ou poires, sur quoi ils mettent de l'eau. On l'appelle autrement piquette ou de la boisson.

BUVANT, ante, part. Qui boit, ou qui est en état de boire. Bibens. Cet homme a sept enfans, tous biens buvans & bien mangeans, qui se portent bien.

BUVEAU, s. m. Outil de Maçonnerie. Espèce de fausse équerre composée de deux branches mobiles, qui sert à mesurer ou à tracer des angles. Norma utrinque mobilis. L'une de ses branches est quelquefois courbée pour prendre plus facilement les angles des surfaces qui ont quelque creux ou élévation ; & l'autre branche est droite. On en fait de toutes les façons, selon le besoin que l'on en a. Dans la coupe des pierres on se sert du buveau, ou beveau en diverses manières.

BUVETIER, s. m. Celui qui tient la buvette en plusieurs Jurisdictions, & qui est comme le serviteur des Compagnies, qui reçoit les consignations des Commissaires, &c. Qui potum praebet.

Elle eut du Buvetier emporté les serviettes,
Plutôt que de rentrer au logis les mains nettes. Racin.

BUVETTE, s. f. Lieu établi dans toutes les Cours & Jurisdictions, où les Conseillers vont prendre un doigt de vin quand ils sont trop long-temps en l'exercice de leurs charges, & où ils parlent aussi de leurs affaires communes. Locus potioni destinatus.

Themis inspire à la Buvette
Aux Magistrats la plus droite équité ;
A l'Audiance on vous répète
Plus d'un Arrêt que Bacchus a dicté.

Buvette. Ce mot signifie aussi un régal qu'on fait dans les cabarets, ou autres lieux, entre amis qui se veulent réjouir. Compotatio. Mais en ce sens il n'est presque usité qu'au pluriel, & seulement dans le style simple & familier. Il est défendu par les statuts des Métiers de Paris, de faire des buvettes pour la réception d'un apprentif.

BUVEUR, subst. m. Celui qui boit, ou qui est accoutumé à boire. Potator, Potor. Les buveurs d'eau, ou hydropotes, se portent mieux que les autres. Tous les peuples du Septentrion sont de grands buveurs, de grands yvrognes. Bacchus étoit le Dieu des buveurs chez les Payens. Horace a dit, que les buveurs d'eau ne font jamais que de méchans vers. S. Evr. On appelle proverbialement un homme sans force & sans vigueur, un buveur d'eau.


Les Médecins appellent aussi Buveur, le troisième muscle de l'œil qui sert à le faire mouvoir du côté du nez, parce que c'est un mouvement qui se fait d'ordinaire quand on boit. M. Dionis le nomme aussi adducteur, & liseur.

BUVOTTER, v. n. Boire à petits coups réitérés. Sorbillare, Pitissare. Ces goinfres passent ensemble des journées entières à buvotter.

BUY.


BUYE, subst. fém. Vieux mot qui signifie une cruche, ou vaisseau à mettre de l'eau. On dit aussi Buire. Hydria, urceus. Chez les Seigneurs on voit de grandes buyes d'argent.

BUYO, s. m. Terme de Botanique. Nard. Antoine Reche parle de trois plantes dans son Livre IVe, c. 37. qu'il nomme Buyo. Ce sont sans doute les mêmes que la queue de Renard. Saururus. Il leur donne presque les mêmes qualités & effets. Plumier.

BUZ.

BUZANÇAIS, ou BUZENÇOIS, s. m. Buzencæum. Ville de France en Berry. Ce mot est écrit dans Moréri, Buzenzais : cela est mal, car on prononce Buzencés.

☞ BUZE, s. f. C'est le nom qu'on donne aux tuyaux des soufflets. On les fait de fer, de cuivre, d'argent, & quelquefois de bois. Les buzes de ces soufflets grossiers furent faites avec des canons de pistolets. L'Ab. Desfontaines.

BYA.

☞ BYARIS, s. m. Espéce de baleine, ainsi nommée par les Basques, & Cachelot par ceux de S. Jean de Luz. Quelques-uns croient que c'est le mâle de la baleine. Cetus, cetus mas. C'est de la cervelle de byaris que se fait le blanc de baleine.

BYG.

BYGOÏS. f. f. Nymphe d'Etrurie, qui avoit écrit des foudres, & dont les livres Etruriens des Aruspices, les Livres sulgureux & leurs Rituels parloient. Servius & Cicéron en font aussi mention.

BYS.

BYSSE. Terme de Blason. Voyez BISSE.

BYSSE. s. m. C'est le nom de la soie dont les Anciens s'habilloient. Byssus. Elle étoit si différente de celle dont on se sert aujourd'hui, qu'on ne doit pas confondre deux choses si différentes sous un même nom. En Egypte & en Syrie on portoit du fin lin, du coton, & du bysse. Fleury.

Le mot de bysse n'est guère en usage. Les Interprètes de l'Ecriture expliquent communément le mot byssus, qui vient du Grec Βισσυζ, par fin lin, tant dans l'ancien que dans le nouveau Testament, au ch. 16. de S. Luc. 19. où il est dit dans notre édition Latine conformément au texte Grec, que le mauvais Riche induebatur purpura & bysso. Mrs de Port-Royal ont traduit, qui étoit vêtu de pourpre & de lin ; ce qui n'exprime pas assez la propriété du mot byssus, qui signifie quelque chose qui est plus que de simple lin. Les Pères Jésuites ont traduit, qui s'habilloit d'écarlatte & de toile fine. Le P. Amelote, qui a voulu s'accommoder à nos usages, a mis dans sa version, qu'il étoit vêtu de pourpre & de soie. On lit de la même manière dans la traduction de Calvin, & dans l'Espagnole imprimée à Venise en 1556. mais byssus étoit autre chose que notre soie, comme on le peut prouver évidemment par un grand nombre d'anciens Ecrivains ; & entre autres par Pollux, Liv. VII. de son Onomast. ch. 17. M. Simon a traduit plus à la lettre, qui se vêtoit de pourpre & de fin lin, avec cette note : Il y avoit une espèce de fin lin qui étoit fort cher, & dont les plus grands Seigneurs se vêtoient en ce pays-la & dans l'Egypte. Ce Riche en avoit un habit de couleur de pourpre. Cela s'accorde parfaitement avec le Lexicon de Hésychius.


Bochart