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bord de facri6er des captifs fur !e tombeau , ou près dLJ bûcher des guerriers . On en vott .des e~emples dans Homl : re aux obféques de Patrocle ’.Iliad. Llv. X Xlii. & ~aJ’ !S les Tragiques Grecs. On croyott que leur . fang app :ufou les Dieux mfernaux , & les rendou proptces aux manes du more. Dans la fuite cette coûrume parut crop b~rbare, & au lieu de ces viél :imescn fit combattre des Gladtateurs, dont on crut que le fan~ aurait le même effet. Au r :,pporr de Valère-Maxime, Ltv. II . Ch.~· & de Floru s dans fon Epitome, ~arcus, ~ Dec,ius, fils de Bru~us., furent les premiers qut honorerent a Rome les funccatlles de ,leur pere par c~s fortes de fpeéta7les ~fou~ le Confulat d Appius Claudtus, & de M. F~lvms 1annee ~~9· de Rome .’ & la premiére de la prenuére guerre Pumque. ~n crot~ que les Romains prirent cet ufage cruel des Etrunens, qut

BUT.

Btrr. ( . m. Point marqué dans une allée, dans un mur, où on fe propofe d’arriver, de tirer. Signum dtjlint~tum, met". Ce joueur de boule ~et to~s le.s coups f~r le but. Cet Arquebulier a emporte le pnx, al a donne dan5 le kilt. Le cœur de l’homme eft wmmc un b11t où chacun vtfe. ABLANC.

But, fe dit figurément du delfeio qu’on a, de la fin qu’on fe prof.ofe. Finis. Le b11t d’ un Chrétien cft de parvenir au Cie • Tous les hommes travaillent pour des buts bien différcns, les uns pour la gloire , les autres pour le pro6c. Un habile homme va droic au but qu’il s’ eft propofé. Le but de l’ Orateur cft de prouver, de plaire, . d’emouvoir. S. EvR. Ils n’ont pour but que de réformer les mc.eurs. PAsc. Ces fpécularifs qui raifonnenr avec excès, manquent Je bm , parce qu’ils vont au -delà, & qu’ils pouliènt leurs penfées trop lo10. BALZ.

De fatlx bittts , du beautls frivoles, . Ont étl jufqu’ùi lè buc de ,,s tVfirs. L’Abbé TÉTu1• UuT , fe dit auffi du nœud, de la difficulté d’une affaire. Summ", &llrdo, nodus. Ce Juge a rant de pénérrarion, qu ’il va droit au but, au poim déciGf d’un procès. On dit adverbialement , But À but ; pour dire, d’une maniére é~ale. Ex4quo, paribus tnomentis. Il joue contre un tel bMt a b11t ; il ne donne ni n e reçoit aucun avantage. Ils ont fait un troc bMt À but ; c’eft-à -dire, fans reCoW’ , troc de Gentil-homme.

Je nt ve11x rien, dit-il, en fe jtttant p4r terre, Poi11t de fouhaits , point dl tonnnre , Seigneur, deme11rons but à bur. P .ERR . C’eft-à -dire , demeurons quines, n’ayons rien Il démêler enfemble.

De but en blanc, c’est aussi une façon de parler adverbiale, qui dans le propre fe dit en parlaoc d’armes à feu & de gens qui tirent. Cela signifie depuis le lieu où l’on eft poné pour tirer, jusqu’à celui où l’on doir tirer, & où , cft attaché le blanc auquel on vife. RtilÀ À lineis Ad melam. U ca.non des arquebufes buuiéres peut porter de but en blanc mJlle pas ou environ. GAÏA, 7 r. dtst~rmts.

On le dit aussi au figttTé ; pour dire, Tour droit, fans biaifer, d’une maniére ouverte. Simpliciler. En venir de but tn biA11C à l’union conjugale, il n’y a rien de li marchand ~ue ce procédé. MoL. fFJ On die : Ils fe font mariés but A but , parlant de deux perfonnes qui fe marient , fans que lm faffe aucun avantage à l’autre. AcAo. FR .

☞ BUTAGE. C. m . Droit de corvée.

BUTE. f . f . Terme-de Blâson, qui (edit d’un fer dont les Maréchaux fe fervent pour couper la corne du pied des chevaux. S’.tlprum. On en trouve fitr pluCieurs Ecu s.

BUTEAU. f.m . Groffier, lourdaut. Butor . Ce dernier mot cft plus e !l ufage a~jo~rd’hui. P. ~e S. JO :Ii~n pr~rend que Butt~u vt.ent de Ba" •·~~, Da :ufDtcu ., qm s eft J ar d’ Apis, ou Se~apas • ~ue les Gauloas. adoro.J~t auffi :-bien que les Egypueos, & quece motqutde foa ncftpomt une inju-

re, s’est dit par ceux qui ne l’entendoient pas pour une injure, & un reproche du naturel du bœuf qui est d'être lourdaud & grossier. Antiquit. de Bourg. p. 225.

☞ BUTÉE. L f. Terme de Maçonnerie. C'est ainsi qu'il faut écrire, & non Buttée.

BUTER. v. n. & aél :. Vifer à un bur. Co !lim4re, 11 yades jeux où on bute, comme au billard, à la paume BuTER, lignifie aulli , Se propo(er quelque but’ qudq ue fin. à ,l~quelle on tâche de parvenir. Sptélare ~ 4/iquid. Ce Predtcareur ne b11te qu’à l’Ev«hé. peut-être l’avoi enr pris d~s Gr~’ :_S· ,. Ce mot vient de bu/il1m , qutligmfie le bucher fur lequel.on brûlait le corps d’un more, & auprès duquel les bt~jtut~~rts fe battoient, ce qui leur fit donner ce nom. BUT.


Buter, signifie, encore, Erre d’un avis contraire, d’un fc :ntimem oppofe. Advrrft~ri. Ces dn~x Con{eillers font toûjours d’un avis roocraire, ils font •utés, oppofés l’un contre l’autre ; ils fe butent en toutes occafions. p Voilà ce qu.i vous, eoga~e ~ le b11ttr en tomes rencomrcs, àle chagnner, a le dech1rer dans les converfarions. llouRDAr.. Exh. II. p. J71.•

Buter, en Agriculture, c’efr, Elever au pied des arbres une butte o !-1 morre dé terre J :!OUr les foûrenir. Aggtrare. Cela. fe prauque fur-tom à 1égard des jeunes arbres de cige nouvellement plantés, parce que s’ils n’étoicm pas b11tls le yem les pourrait renvcrfer ou arracher. C’efi auffi cou : vm une plante ou une herbe de terre ou de ·fumier pour la ça rancir de la gelée pendant l’hyver. Vous butmz.. vos aruchaurs le plu s tard que vous pourrez, de crainte qu’ib ne pourritfem. Clio M.

Buter. Terme d’ Architecture. C’est Contretenir & empêcher la pouffèe d ’un mur, ou l’écarremem d’ une voû. re , par le moyen d ’un :1rc ou pilier bu tant : p- c’ell ap. puyer les reins d’une voûre par quelque comre-forr ou arc· boutant. FREZIER . Fu !&ire, Appli&are, fuflinm . On appelle butte, ou bDutle, l’eflèt de ce pilier b111t~tnt. P BUTER. Bt~~er des terres, c’cfl- les meme en petite’ buttes povr faire plus fac~ement écouler les eaux. jArdins ù proprtti.

BuTÉ, ÉE , part. & adj. F11lt11s.

BuTÉ , lignifie auffi, Fixé à w1 certain point où on fe tient opiniârrément. Fixus, firmlls, pminax. Il a offert un~ celle fomme de cette charge , il cft b11té là ; il n’en donnera pas davantage.

En termes de Chasse, on dit qu’Un chien eft burt, lorfque la jointure des jambes de devant lui groffit. Tlulllns, TumidliS , in/IAJIIS,

☞ BUTES. f .m. Uo des Argonautes qui fu rhonoré après fa mort p ;u les Athéniens comme un Héros , il eue même : un autel dans le temple d’ Er~élhée.

BUTIÉRE. Voyez BUTTIÉRE.

☞ BUTILIER. s. m. Nom d’un Office. Dans le Chapitre de Laon on donne ce nom au Syndic du Chapitre.

BUTIN, s. m. Ce mot n'a point de pluriel en prose. Tout ce qu'on prend sur les ennemis pendant la guerre. Praeda. On a souvent défait des victorieux qui s'amusoient à partager le butin. Chez les Grecs le butin se partageoit en commun ; le Général en prenoit seulement une plus grosse portion. Par la discipline militaire des Romains le butin fait sur les ennemis appartenoit à la République. Les particuliers n'y avoient point de part ; les Généraux qui se piquoient de probité, faisoient porter au trésor public tout ce qui provenoit du pillage. Quelquefois on distribuoit le butin aux soldats pour les animer, & pour leur tenir lieu de récompense. Cette distribution dépendoit des Généraux, qui en usoient avec prudence. Autrement c'étoit un crime de péculat, que de distraire, ou de s'emparer du butin, qui régulièrement appartenoit au Sénat, & devoit êtré transporté dans le trésor. Les Consuls Romulius & Veturius furent condamnés pour avoir vendu le butin fait sur les Eques. Tite Live, Liv. 8.

Selon Grégoire de Tours le butin se partageoit anciennement au sort entre les François, & le Roi lui-même n'avoit que le lot qui lui échéoit. Grotius.

Comme on voit au printemps la diligente abeille,
Qui du butin des fleurs va composer son miel. Boil.

En termes de Marine quelques-uns distinguent le butin du pillage, & disent que le butin est le gros de la prise, & le pillage la dépouille des habits, hardes & coffres de l'ennemi, & de l'argent qu'il a sur sa personne jusqu'à 30 livres.



Butin,