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88 LA PÉRIODE COLONIALE (1607-1764)

sophe déiste, à New York et de là à la capitale de la Pennsylvanie, à travers ses propres pages, plus facilement que l’on ne peut suivre les premières étapes de Johnson à travers les pages de Boswell. Whittington et son chat entrant h Londres sont h peine plus pittoresques que Franklin et ses trois petits pains, un sous chaque bras et le troisième dans sa bouche, déambulant le long de Market Street et s’exposant aux regards narquois, d’une jeune personne qui était destinée à devenir sa lemme. En 1723, année de l’arrivée de Franklin, Philadelphie était une cité relativement cosmopolite, grâce à ce fait qu’une partie considérable de la population n’appartenait pas il la secte quaker. Elle abritait des hommes intéressants, occupés à écrire et à imprimer des choses qui n’ont plus à présent grande valeur, mais qui eurent une certaine influence à leur époque. Nous ne citerons que l’Ecossais-Irlandais James Logan, représentant de Penn et sa famille, qui employait les loisirs que lui laissaient ses travaux officiels h correspondre avec des savants étrangers, ii des recherches scientifiques, à l’étude des langues, et à publier des traités latins et des traductions latines telles que celle du Cato Major de Cicéron. Franklin ne devait pas tarder à éclipser dans les sciences, non seulement Logan mais encore John Bartrain, le Quaker, naturaliste et explorateur ; John Winthrop, le savant professeur de mathématiques et de philosophie naturelle au collège d’Harvard ; John Clayton, le botaniste virginien ; et tous les autres provinciaux américains qui s’efforçaient de pénétrer les merveilles de la nature dans le Nouveau-Monde ; mais la valeur de son œuvre ne doit pas nous faire oublier qu’il fut, après tout, dans le domaine où s’exerça sa curiosité intellectuelle, primiis inter pares.