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LA PROSE DE LA DERNIÈRE PÉRIODE COLONIALE 87

raison à l’encontre de la poésie et de la foi aveugle. Une revue des faits les plus importants de son existence pourrait confirmer cette proposition.

Cette revue est h peine utile ici, carV Autobiograp/iy est un de ces ouvrages classiques que l’on lit réellement. Rappelons pourtant que Franklin est né à Boston, le 17 janvier 1706 ; que son père était un fabricant de chandelles chargé de famille et peu à même de lui donner une instruction convenable ; qu’il fut de bonne heure mis en apprentissage chez son frère, imprimeur. Il lut Defoe, Tjocke, Addison, Bunyan et Shaftesbury ; écrivit des Essais a la façon d’Addison, et les fit paraître anonymement dans le journal de son frère, 7/ie lYeivs England Courant. Il faut ajouter, à ce propos, qu’avec Franklin, commença pratiquement le journalisme américain. Le premier numéro des Public Occurrences paru à Boston en 1690, fut aussi le seul, le journal ayant été aussitôt supprimé. Ce n’est que quatorze ans plus tard que le Boston News-LeUer commença une carrière qui n’eut pas de rivale pendant quinze années. A partir de ce moment, le développement de ces feuilles, petites et timides, mais créées cependant pour défendre la cause de l’unité coloniale, se poursuivit d’un pas ferme et constant, et, au moment de l’acte du Timbre, plus de quarante avaient été fondées. Comme en Angleterre, le magazine vint plus tard ; Franklin lui-même lança le premier à Philadelphie, en 1741, sous le titre un peu long de The General Magazine and Historical Clironicle for ail the Britisli Plantations in America. Le contenu en était quelconque, mais le titre contenait déjà un germe de nationalité.

L’arrivée de Franklin à Philadelphie fait aujourd’hui partie de l’histoire littéraire. Nous pouvons suivre l’apprenti fugitif, en qui l’on soupçonne déjà le philo-