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78 LA PÉRIODE COLOXIALE (1607-1764)

de l’érudition qui caractérisa Stith et le plus grand de ses contemporains de la Nouvelle-Angleterre, le Rév. Thomas Prince (1687-1758). Ce ministre de l’Eglise Old South de Boston était un savant encore plus remarquable que l’ex-président de William and Mary. Après avoir visité les Indes occidentales et l’Angleterre, il se décida pour l’existence d’un savant clergyman, existence moins herculéenne, mais certainement moins surannée et non moins louable que celle de Cotton Mather. Il publia des sermons et des mémoires, disserta sur les tremblements de terre, rapiéça, pour ainsi dire, le Psalm Book, et enfin rassembla manuscrits et livres concernant l’histoire de la Nouvelle-Angleterre. Ce qu’il en reste constitue l’importante collection Prince de la Bibliothèque publique de Boston. De cette diversité d’ouvrao ;es d’autres auteurs sortit sa Chronolosical Histojy of New England, dont le premier volume parut en 1736. C’est comme un croisement des Magnalia et de YAnglo-Saxon Clironicle ; l’auteur y montre son attachement à l’antiquité par une introduction où il relate les principaux événements de l’histoire de l’homme depuis Adam. Près de vingt années passèrent avant que Prince fît paraître son second volume en brochures de « sixpence ». Trois seulement furent publiées ; et ainsi demeure à l’état de fragment cette œuvre qui, malgré les défauts du style, marque un progrès notoire vers une conception scientifique de l’histoire, et ne manque pas de cette noblesse qui nous charme dans les colossales entreprises des érudits du siècle passé.

La réputation de Prince a rejeté dans l’ombre celle d’autres historiographes méritants de la Nouvelle-Angleterre, tels que les chroniqueurs des guerres des Indiens, Church, Penhallow et Niles, sur lesquels nous n’insis-