Page:Trent - Litterature americaine.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée

I.A PKOSE DK LA DEHNIKHE PEUIOOE COLONIALE 75

tant, quoique le dernier nous fasse le récit d’une visite au Gouverneur SpotsAvood et jette quelques lumières sur les mœurs de l’aristocratie virginicnnc du temps.

Sa relation est plus agréable à lire que le New Voyage to Carolina, ouvrage d’une égale valeur historique, publié en 1700 par un autre membre de la commission, l’Ecossais John Lawson. Le Colonel Byrd — son intéressante correspondance, seule, l’atteste suffisamment — possédait cette grâce facile qui est le fait d’un « écrivain de qualité », et il fut ce que sont rarement les écrivains de qualité, un esprit d’une vaste envergure, avec des tendances presque démocratiques. 11 avait assez conscience de sa valeur et aimait à faire montre de son savoir, qui était étendu ; ce fut probablement l’homme de sa génération le plus exempt des défauts coloniaux. Peu de ses contemporains auraient pu, au sujet des croisements de race avec les Indiens, écrire ces lignes :

... « Après tout ce qu’on peut dire, un amoureux gaillard est le missionnaire le plus efficace qu’on puisse envoyer chez de tels infidèles ou auprès de n’importe quels autres... Si, dès le début, de pareilles affinités avaient été utilisées, que d’effusions de sang l’on eût évitées, combien plus populeuse aussi eût été la contrée, et, par conséquent, combien plus importante ! L’on ne pourrait non plus, à l’heure actuelle, invoquer comme un reproche la couleur de la peau ; car si un More peut être nettoyé jusqu’au blanc en trois générations, h coup sûr un Indien serait blanchi en deux... »

La transition entre le Colonel Byrd et Robert Beverley, cet autre intéressant historien, est toute naturelle, même si elle nous reporte chronologiquement en arrière. Comme Byrd, Beverley était un planteur issu d’une excellente lamille et possédant d’immenses domaines. Lui aussi