Page:Trent - Litterature americaine.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA POESIE PKXDANT LA DERNIERE PERIODE COLONIALE 67

Loups, faites silence pendant que Ralph hurle ù la lune, Et rend lu nuit odieuse ; et vous, hiboux, répondez-lui !

Non seulement Ralph se joignit à Thomson et ù Dyer pour combattre la prétlominance de la poésie artificielle, mais on trouve aussi dans ses vers maints traits caractéristiques de la versification romantique.

Outre Ralph, les seuls poètes du groupe de Philadelphie qui oITrent un intérêt, si mince qu’il soit, sont Thomas Godfrey (1736-63) et Nathaniel Evans (1742-67). Le premier était le fils du vitrier-philosophe du même nom, mentionné dans VAutobiography de Franklin. Apprenti chez un horloger, il courtisa l’éternité plus que le temps et taquina les muses en publiant dans V American Magazine des vers qui furent accueillis avec « de grandes approbations ». Plus tard il devint lieutenant dans l’expédition du Fort Duquesne en 1658, puis il se livra à des entreprises commerciales dans la Caroline du Xord. Ses poèmes sont de piètres imitations : des pastorales, où Lycidas et Damœtas gémissent sur le trépas du général Wolfe ; des chants d’amour, des odes et autres exercices semblables. 11 écrivit aussi une tragédie eu vers qui paraît être le premier essai important de ce genre tenté par un Américain. C’était TJie Prince of Partliia, qui, sans jamais avoir été joué fut publié en 1765, deux ans après la mort prématurée de l’auteur. Le meilleur de ses poèmes est peut-être Tlie Court of Francy, dans lecjuel il imite Chaucer et Collins, tout en puisant dans sa propre imagination. La littérature américaine a perdu en lui un poète d’une valeur réelle quoique modeste.

Son ami Nathaniel Evans jugea, comme il convient, que cette mort était une perte considérable et il consacra au défunt une élégie médiocre mais sincère, dont le