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66 LA PÉRIODE COLONIALE (1607-1764)

Cotton, Hooker, les Mather, ou même sur le grand Jonathan Edwards. C’est la littérature « polie » et non la littérature sacrée qui séduit le jeune colonial de 1757, et il est probable que la plupart des noms qu’il cite se seraient présentés à l’esprit du versificateur britannique contemporain qui aurait voulu établir une liste du même genre.

Nous arrivons maintenant à Benjamin Franklin, qui, également coupable d’imitation littéraire dans sa jeunesse, allait bientôt devenir l’un des esprits les plus originaux de la Nouvelle-Angleterre. Nous devons toutefois signaler que le seul poème de quelque importance, relatif à la New York de l’époque coloniale, est la Philosophie Solitude (1747) de William Livingston, par la suite gouverneur de New Jersey, homme d’État et historien de la Révolution ; ce poème possède un certain mérite, sans qu’on puisse dire qu’il égale ou dépasse son peu séduisant modèle, The Choice, de John Pomfret, imité par maint autre barde colonial.

Benjamin Franklin — nous avons déjà eu l’occasion d’en faire la remarque — n’était pas un poète ; mais quelques-uns des jeunes gens dont il s’entoura pendant sa jeunesse, à Philadelphie, se livrèrent à des essais prosodiques. Le mieux connu est James Ralph, qui accompagna Franklin en Angleterre, où il eut un certain succès comme folliculaire et conserve une certaine importance dans les annales des origines du journalisme. Le principal titre de gloire de Ralph, outre qu’il figure, d’une façon assez peu flatteuse d’ailleurs, dans Y Autobiography àe Franklin, est d’être cité par deux fois dans la Dunciad et une fois par Churchill. Il a écrit un poème sur la « Nuit » et une satire sur Swift et Pope ; mais ce dernier usa de dures représailles en écrivant :