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62 LA PERIODE COLONIALE (1607-1764)

silence relatif pendant le reste de sa longue existence. Il est agréable de pouvoir lui opposer Mrs. Jane Turell, qui hérita des talents poétiques de son père, le distingué Dr. Benjamin Colman, et qui avait comme lui un faible pour les sujets bibliques, subissant elle aussi l’influence de Pope. Elle avait assez de goût cependant pour admirer Waller, dont elle fit un brillant panégyrique, louant tout ensemble sa politique et sa poésie, chose remarquable pour une puritaine de sa race.

Les aperçus que nous avons ainsi sur les vers coloniaux du début du xviii" siècle suffisent probablement ii montrer qu’il s’y glisse quelques notes plus laïques et que les poètes, s’ils sont encore des imitateurs, ne sont pas par trop retardataires. Toutefois il n’est pas nécessaire de discuter longuement leurs œuvres et nous ne mentionnerons leurs noms que dans des cas exceptionnels.

Pourtant une étude de la poésie coloniale ne serait pas complète si l’on ne s’arrêtait un instant sur deux personnages de Boston, lesquels jouirent d’un grand renom parmi leurs concitoyens. Il s’agit du Rév. ^lather Byles (1707-88) et de son rival en verve, Joseph Green (1706-80), négociant prospère d’un type qui devint assez commun dans la capitale de Nouvelle-Angleterre, durant le XVI 11*^ siècle.

Bien qu’adonné surtout à la plaisanteiie et aux bons mots, Byles fut pris fort au sérieux comme littérateur. Cependant, il fut plus qu’un mauvais poète ou qu’un joyeux ecclésiastique ; il se montra capable de prêcher des sermons émouvants, et la façon dont il rabroua sa congrégation quand elle lui reprocha sa fidélité h George III prouve qu’à certains égards il était un homme énergique.

Malgré son habileté, la figure que fait Green parmi le groupe des versificateurs coloniaux montre clairement