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60 LA PÉRIODE COLONIALE (1607-1764)

Cotton Mather. Retournons un moment à un homme et à un liA’^re qui se tiennent à la limite de deux siècles, en faisant remarquer que Mather prononça l’oraison funèbre de Wigglesworth et qu’il rédigea son épitaphe, et qu’en outre les Magnalia renferment une quantité appréciable de vers composés par l’auteur et ses amis. Les élégies des Mas ;nalia sont presque entièrement le produit de l’ancienne « école fantastique » de Quarles et consorts ; mais le rythme, la mesure, et, jusqu’à un certain point, le style, semblent se ressentir de l’influence de Dryden. Ce grand satiriste n’est pas, h vrai dire, le barde favori de Mather, cet honneur étant réservé à Sir Richard Blackmore, qu’il qualifie d’ « incomparable » et cite au moins deux fois, — c’est-à-dire aussi souvent que Milton ! Mather paraît avoir correspondu avec le fameux médecinpoète, comme aussi avec le docteur Watts.

Mais si Mather est notre dernier « fantastique » dans le royaume de la prose, il doit céder le pas dans celui des vers au Rév. Nicholas Noycs (1647-1717), de Salem, qui partagea l’erreur commune concernant la sorcellerie, et celle, pire peut-être, de croire que le calembour est la principale fonction de l’homme. Noyés glorifie Dieu et son prochain en d’exécrables concetti. L’une de ses élucubrations les plus remarquables s’adresse à un ami affligé de la pierre ; mais il est juste de dire que nulle part en traitant de ce mal il ne surpasse l’ode de Cowley au docteur Scarborough. Noyés donne une moins choquante manifestation de son talent dans l’élégie sur le Rév. Joseph Green, dont le nom lui sert à commettre neuf pages de calembours.

La ballade populaire intitulée Lo{>ewelVs Figlit donne à penser qu’il eût fallu beaucoup de temps en Nouvelle-Angleterre pour arriver à produire une Iliade ou une