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d’inlerruplioii dans la continuité tic la vie coloniale, mais encore parce qu’aucun idéal reçu ne fut aljandonné. La reconnaissance de Charles II comme roi fut sans doute une nécessité politique ; mais le rejet méprisant des idées de Milton fut payé par une dégradation religieuse et politique compensée seulement en partie par les travaux de Wesley et les enseignements de la Révolution américaine. Les idées ne subirent aucune modification dans les colonies du Sud et du Centre et elles ne se transformèrent guère non plus dans la Nouvelle-Angleterre ; c’est pourquoi les provinciaux américains eurent, h l’inverse de leurs contemporains britanniques, la possibilité de progresser méthodiquement, au moins en politique. Il serait pour le moins peu philosophique de regretter la révolution qui fut le résultat de ce progrès, ou de s’imaginer qu’elle dépendit de quelques détails qu’il eût été avantageux de modifier pour l’éviter. Inutile donc de s’étonner de ne pas rencontrer dans l’Amérique rurale du xviii*’ siècle une littérature en tout comparable à celle que produisit l’Angleterre, littérature composée de satires et d’épîtres, de pastorales et d’élégies il l’antique, de drames principalement empruntés aux Français, d’essais et de pamphlets journalistiques assez originaux mais spécialement adaptés aux goûts et aux besoins d’une société sophistiquée. Cependant il y eut en Amérique une tentative littéraire de ce genre et nous allons en examiner la partie poétique, non sans remarquer qne la tâche de retracer les filiations britanniques de ces bardes coloniaux est plus agréable que la seule lecture de leurs œuvres ; probablement est-ce aussi plus important.

Nous avons quitté la poésie de la Nouvelle-Angleterre sur le nom de Wigglcsworth, et la prose, sur celui de