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I.ITTÉnATURE RELIGIEUSE DANS LA NOUVELLE-ANGLETERRE 53

trée vers le temps où l’enfant naquit. Et s’il avait eu un nom Hébreu au lieu d’un nom Anglais, je suppose qu’il aurait dû porter le nom de Joseph qui a la même Signification. Eùt-il Indiscutablement un septième fils, il n’aurait pas justifié la Sotte, Profane et Magique Lubie lies Gens Stupides qui dotent le Septième Fils de je ne sais quelles Extraordinaires Facultés ; c’est là une des Erreurs Vulgaires qu’il méprisa toujours. Toutefois, nous apprendrons d’Etranges Choses faites par lui et pour lui. Je suis enclin h penser, va dire le Lecteur, que nous ai’ons vu Aujourd’hui d’ Etranges Choses. »

En 1724, Benjamin Franklin rendit visite à Cotton Mather et en reçut quelques utiles avis. Si le vieillard avait pu se douter que Franklin en ferait son profit dans un but plus utilitaire que spirituel, et que la transition du spiritualisme h l’utilitarisme représenterait surtout un échange permanent de vues entre sa chère Nouvelle-Angleterre et le monde, il n’aurait probablement pas laissé partir son jeune visiteur sans quelques exhortations variées et quelques prophéties pessimistes. Mais c’eût été en pure perte ; l’esprit des hommes qui n’appartiennent pas à une race décadente ne peut rester stagnant ni exercer son activité dans des directions toujours les mêmes. L’enthousiasme, la spiritualité, la loyauté dynastique et ecclésiastique du xvii» siècle devaient céder le pas à l’utilitarisme pratique et aux luttes du xv !!]*" pour la liberté populaire dans le domaine religieux et politique. La théologie, en la personne de Cotton Mather, donnait son inconsciente bénédiction à la science, représentée par Benjamin Franklin. Ces deux types d’esprit ont l’un et l’autre aujourd’hui leurs partisans ; mais 1 historien doit s’cfTorcer de maintenir la balance égale entre les deux ; de même, il est juste de reconnaître que si le