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52 LA PERIODE COLONIALE (1607-1764)

et découragements, en 1702. Ce n’était pas seulement une histoire ; c’était une défense de la vieille orthodoxie contre la jeune hétérodoxie ; d’où les prières et les lamentations de l’auteur sur le sort de son œuvre, sort qui ne fut pas aussi fâcheux qu’il le redoutait. Les historiens peuvent ne voir dans ce livre qu’un chaos de fables et d’erreurs, bien peu de lecteurs y prendront intérêt ; mais les Magnalia n’en restent pas moins un monument littéraire, un bloc colossal laissé à découvert dans sa retraite par le glacier du Calvinisme — c’est tout ce que l’on voudra imaginer, pourvu que l’image donne une idée imposante et représentative.

Ce n’est pas une tache facile que de choisir de typiques passages chez un écrivain aussi fécond ; peut-être le suivant, extrait du Parentator, exposera-t-il suffisamment les traits dominants de Mather en pédanterie et en fantastique.

Après quelques mots au sujet d’un malheur survenu à Mrs. Katharine Holt, première femme de Richard Mather,

son petit-fils continue ainsi : « On pourrait dire de

cette Gente Dame qu’elle fut la mère de Sept Fils. Mais, sans Cela, et en admettant que l’un des Sept ait ainsi disparu, le Nombre des Fils que DIEU dispensa à cet Heureux Couple se monte à Six, dont un Mourut en bas âge et dont Quatre se Montrèrent d’Utiles, Fidèles et Fameux Ministres de l’Evangile. Increase était le plus Jeune, Que son Père nomma ainsi, non par Egard aux Noms Célèbres de l’Antiquité, desquels, encore qu’il en soit de non-meilleurs qu’ils ne le cloiçent, l’Un du moins, qui est mentionné dans la Conclusion de la seconde Epître à Timothée, a une bonne réputation dans l’Église de Dieu ; mais à cause de l’inoubliable Increase (Développement ) de tout genre par lequel DIEU favorisa la Con-