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iiistohii :ns, cimtiques, publicistes 39y

Webster. On ne lit plus Clay ; pourtant il ne le cède, en valeur, h aucun de ses contemporains. Le destin réservait il Webster de plus grandes choses que ce plaidoyer en laveur d’une intervention dans les ailaires européennes, plaidoyer que le sarcastiquc John Kandolph tourna si plaisamment en ridicule, l^n 1827, il fut élu au Sénat, où il se rangea bientôt du côté de Clay et des protectionnistes. Trois ans après se place sa « Réponse h Hayne », le plus grand service qu’il ait rendu a son pays. Cet admirable discours, quelle que soit sa valeur comme anivre littéraire ou comme relation historique de la formation de la Constitution, eut une importance incalculable en assurant la fidélité du Nord et de l’Ouest à la cause de l’Union, et en représentant la Constitution comme un adjuvant, et non pas un obstacle, au développement national. A partir de ce moment tout l’espoir des partisans d’une libre Union se concentra sur Webster. Il ne fut pas seulement l’orateur officiel le plus accompli qu’ait jamais connu l’Amérique ; il fut le gardien et l’interprète de la Constitution et le défenseur de la liberté conservatrice contre le fanatisme des abolitionnistes et des avocats de l’esclavage. Sa popularité, surtout parmi les membres de son parti, lut pour ainsi dire illimitée. Les hommages qui lui furent rendus et les libertés qu’on lui accorda pourraient servir d’exemple à un misanthrope pour souligner l’instinct servile de l’humanité.

Quelle place assigner h W^ebster en littérature ? Si tout ce que l’on a dit de son style est réel, si son art oratoire est l’égal de celui de Burke, il faut voir en lui un des sommets de la philosophie politique. N’est-il pas plutôt

— ce qui n’est pas la même chose — un des sommets du patriotisme américain ? Comme avocat et comme orateur,