Page:Trent - Litterature americaine.djvu/406

Cette page n’a pas encore été corrigée

398 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

tous les fermiers du voisinage par ses récitations de poésies, il n’a cessé d’être l’idole de ses concitoyens. A dix-huit ans, il fut choisi pour prononcer un discours pour l’anniversaire de la Déclaration d’indépendance ; avant trente ans, il était le premier des orateurs du barreau de l’Etat. Dans sa trente et unième année, pendant la guerre de 1812, il débuta dans la vie publique comme membre du Congrès, où il se distingua du côté de ses futurs rivaux du Sénat, Clay et Calhoun. En 1817, il se retira de la politi(jue, et en gagnant la fameuse cause de son aima mater, le collège Dartmouth, il révéla sa supériorité d’avocat et d’interprète de la Constitution. in 1820, il prononça le premier de ses célèbres discours commémoratifs, à l’occasion du 200^ anniversaire du débarquement des Pèlerins. L’ampleur des idées et la portée historique en étaient extraordinaires pour l’époque. Ce discours et ceux de même ordre qui suivirent furent tout ensemble un objet d’admiration et une source d’instruction pour leurs auditeurs, et leurs admirateurs prétendent que l’éclat n’en a pas encore été éclipsé.

Webster, qui depuis 1816 habitait Boston, fut de nouveau, en 1822, envoyé au Congrès où il prononça, entre autres, un discours remarquable en faveur des Grecs révoltés. Il adopta, dans le débat, l’attitude de l’orgueilleux patriotisme de l’époque, attitude qui fut, selon ses propres termes, « solennelle et impressionnante ». « Notre pays, s’écriait-il, est maintenant la grande République du monde. » Cette phrase aurait pu être prononcée par Clay qui, comme chef de parti et orateur, usant du charme de sa personnalité et de sa parole brillante et facile pour soutenir les causes qu’il faisait siennes, bonnes ou mauvaises, fut probablement supérieur à