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lIISTOItlENS, CIMTIQUES, PUBLICISTES 395

et dans les choses scolaires. La vie sociale ridiculement étroite et prétentieuse de Xew York lui inspira ses PotipJiar Pdpvrs, satire un peu cliai’^ée el (|ui a perdu pour nous sa saveur (1853) ; mais c’est comme directeur du Putnarns Mai^azine et par ses conférences contre l’esclavage qu’il accomplit son œuvre la plus efficace pour t-lélivrer son pavs et son époque du provincialisme et de la lâcheté morale. Le magazine l’eutraina plus tard a des pertes financières qu’il supporta bravement et honorablement, et ses campagnes en faveur de la liberté l’exposèrent aux menaces de la foule, auxquelles il opposa le plus noble dédain.

Mais Curtis ne se contenta pas d’être un conférencier d’une dignité et d’une urbanité parfaites ; il se montra aussi le plus charmant des essayistes. A partir de 1853, il écrivit d’excellents et courts articles pour 1’ « Editor’s Easy Chair » du Harper’s Monthly, et il continua cette collaboration jusqu’à la fin de sa vie.

L’unique roman de Curtis, Trumps (L861), peinture de la vie à Xew York, est dénué d’intérêt, et un de ses ouvrages antérieurs, Priie anl l (1586), plut aux contemporains par ses notations aimables de la vie familière et son idéalisme pénétrant. Tout le reste de son activité publi(jue appartient au domaine de l’histoire politique ; cependant les discours et adresses de ses dernières années comptent parmi ses meilleurs écrits.

On peut considérer Curtis comme une figure de transition dans l’évolution de l’art oratoire en Amérique. Nous ne devons pas tant nous occuper ici de ce que cet art est devenu que de ce qu’il était au moment où Curtis l’illustrait, ou plutôt il nous importe de connaître la valeur littéraire des morceaux d’éloquence que nous a transmis la période que l’on a coutume d’appeler « 1 âge