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394 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

un ouvrage, sur le modèle de Oiir Villai^e, de Miss Mitford. Il en résulta A New Home-, W/io’ll Follow ? (1839), l’un des spécimens de description les plus agréables que l’on rencontre dans la littérature américaine de cette époque. Mrs. Kirkland avait des dons d’observation pénétrante, un certain sens de l’humour, un esprit alerte et bien meublé, un style agréable ; et son livre n’a rien perdu de son charme, alors que sa valeur en tant que peinture de l’existence du pionnier primitif n’a fait qu’augmenter.

La célèbre Fanny Kemble, observatrice plus distinguée des phases curieuses de la vie américaine, ne nous appartient pas entièrement. Au lieu de nous attarder à la discuter, nous nous tournerons vers un auteur aux talents variés que nous avons déjà cité plus d’une fois et que nous aurions tout aussi bien pu examiner dans un précédent chapitre, George William Clrtis (1824-1892). Curtis naquit à Providence, commença ses études près de Boston et h quinze ans vint avec sa famille à New York. Après une année consacrée aux affaires, le jeune idéaliste s’en fut avec son frère aîné à la Brook Farm, et de là à Concord. En 1846, il partit pour l’Europe, alla jusqu’en Orient et vovagea pendant trois ou quatre ans. L’un des plus charmants de ses essais relate sa rencontre avec les Browning à Florence. Ses impressions de voyage, JSile Notes ofa Howadji (1851) et Tlie Hoivadji in Syria (1852), lui valurent une popularité qu’il a probablement perdue depuis pour toujours. De même que Lotus Eating (1852), lettres sur les villes d’eaux à la mode, elles sont peut-être un peu trop colorées et y perdent en charme tranquille et en profondeur. Mais quelles que soient ces œuvres de jeunesse, Curtis avait le sincère amour et la connaissance du beau en art, en littérature