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mSTOlMENS, ClilTIQUES, PIULICISTF.S 393

Quant aux théologiens, nous en avons suffisamment p ;irlé dans d’aulres chapitres. Il faut cependant citer le Dr. Horace Bushnell, du Connecticut, sans nous y arrêter, d’ailleurs, et nous tourner aussitôt vers un auteur que seul un théologien ou un niéthaphysicien accompli peut se permettre de discuter, mais que les amateurs d’un style anglais admirable pourront prendre le temps d’apprécier. Henry James (1811-1882) naquit h .lbanv, NeAv York, mais passa une grande partie de sa vie en Angleterre et dans le Massachusetts. Que la théologie de Mr. James ait été une sorte de svvedenborgisme ismaélitique — ses deux fils, Henry James, le romancier, et Villiam James, le professeur et psychologue, héritiers de son style, sont presque les seuls humains capables d’analyser ses idées — ceux qui ne se soucient pas de s’enfoncer trop avant dans les dissertations du philosophe trouveront par contre du plaisir à l’amusant récit de ses conflits avec un autre philosophe, Ralph Waldo Emerson. Et même s’ils lisent James pour se distraire plutôt que pour s’instruire, ils reconnaîtront qu’ils se trouvent en présence d’un des esprits les plus originaux et les plus pénétrants qu’ait jamais produits l’Amérique dans le domaine théologique et sociologique.

Aussi loin que possible des dissertations de James, tout autant que des écrits spiritualistes du célèbre réformateur social Robert Dale Owcn, se placent les simples esquisses des mœurs de l’Ouest publiées sous le pseudonyme de « Mrs. Mary Clavers ». Cette modeste appellation ne cache qu’à demi l’identité de Mrs. Caroline Matilda Stansbury Kirkland (1801-1864), de New York. Femme d’un érudlt qui, vers 1830, se fixa pour quelques années dans le Michigan, la vie libre et saine qu’il lui fut donné de voir et de mener l’enhardit à entreprendre