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32 LA PÉRIODE COLONIALE (1607-176’4)

chusetts, il fut l’un des fondateurs et l’un des premiers administrateurs de la ville de Woburn. Vaguement soldat, puritain zélé, plein d’une ardeur spirituelle intolérante, actif et bienfaisant, il occupa divers postes de confiance, jusqu’à sa mort en 1672, et fut, grâce à ce qu’il en savait personnellement, tout à fait qualifié pour rédiger les premières annales de sa colonie.

Dépourvu d’habileté littéraire et n’avant pas le tempérament de l’historien, sa gaucherie même et son parti pris le préservèrent de l’affectation, et en font aux yeux de ses lecteurs d’aujourd’hui le reflet fidèle des idées et des préjugés du temps.

Comme tant d’autres colons, il écrivit son livre pour démentir les scandaleuses rumeurs qui circulaient au sujet de la Nouvelle-Angleterre dans la mère-patrie. Il choisit pour son recueil un titre qui devait les réduire au silence : The Wonder-Working Providence ofSions Saviour in New England, et il y exposa les faits d’un ton si ardemment héroïque que l’on peut dire que pas une page ne dément le titre.

Daniel Gookin naquit dans le Kent vers 1612. A neuf ans il vint en Virginie où il fut témoin des horreurs du massacre de 1622 déchaîné par la fureur des Indiens. Il y échappa et resta dans la colonie jusqu’en lGi4, année où il passa dans le Massachusetts en raison de la sympathie qu’il éprouvait pour les coutumes puritaines que les Virginiens étaient résolus h ne pas tolérer. Dans sa nouvelle résidence de Cambridge, il joua bientôt un rôle important. En 1656, il fut nommé surintendant des Indiens soumis h la juridiction de la colonie, et il s’acquitta noblement de ses fonctions_, avec la collaboration de John Eliot, qui en eut tous les honneurs aux