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HISTOniENS, CRITIQLKS, l’IBLICISTES 389

Par-ci par-lii. nous trouvons des rociieils d’articles, comme ceux du romancier Simins, mais, à vrai dire, la critique désintéressée d’un ordre élevé fut rare en Amérique avant la guerre civile. Lowell avait, il est vrai, fait ses débuts dans la critique, et son ami Francis J. Child (1825-96), plus tard professeur à Harvard, travaillait à son j^rand recueil de ballades anglaises et écossaises. Deux frères, Evert A. et Georges L. Duyckinck, de New York, avec leur Cyclopivdia of American Literatiire, et le Dr. Samuel Austin Allibone, avec son Whaviews. Dictionary of Britisli and American Authors, étaient d’utiles pionniers dans leur genre. Beaucoup de professeurs traitèrent des sujets littéraires et certains d’entre eux, comme le Kév. Henrv N. Hudson, encouragèrent activement la lecture de Shakespeare. Pareil service fut rendu à Wordsworth par les travaux du professeur Henry Rééd. Tout cela, sans être d’un ordre élevé, fut d’un prix inestimable pour un pays neuf peuplé d’esprits curieux certes, mais d’une culture médiocre.

La carrière de Hudson (181 ’i-1886) est cependant digne d’un moment d’attention par son caractère particulièrement américain. Il était originaire du Vermont et fut boulanger et charron avant d’obtenir son diplôme dans un petit collège, h l’âge de vingt-six ans. Après quoi, comme tant d’autres New Englanders, il se fit instituteur dans le Sud. Là il fit la rencontre d’une amie qui citait continuellement du Shakespeare, lui réponse h ses naïves questions, elle lui conseilla de lire le grand dramaturge ; il le lut et trouva sa vocation. Ses conférences reçurent un accueil enthousiaste quand il les fit et quand il les publia ; son édition de Shakespeare se vendit à grand nombre, et jusqu’à nos jours, on lit encore Hudson de toutes parts avec admiration. Des trois autres critiques